Première du genre à Carcassonne, cette exposition est née du désir du musée des Beaux-Arts, du Frac Occitanie Montpellier, du collège de Grazailles et du lycée Jules-Fil de collaborer autour d’un projet ambitieux de partage et de transmission. Au croisement des échanges a été imaginée une expérience de commissariat et de médiation pour et avec les élèves autour du thème de l’engagement. En résulte une exposition où dialoguent œuvres anciennes et créations contemporaines dans l’élégante salle de la cheminée du musée.
Feux sacrés fait directement référence à ce qui nous anime, au désir, moteur de nos actions, à la passion et aux convictions nécessaires à l’engagement.
Dans une époque où les crises et les catastrophes se succèdent, où nous avons l’habitude d’entendre que la jeunesse est à la fois désœuvrée et absorbée par le monde des réseaux et des écrans, il est important de rappeler qu’il est toujours réducteur de généraliser. Porter des projets ensemble contribue à éveiller et développer l’énergie créatrice et la puissance de vie de tout un chacun, des adolescents en particulier. L’implication et la passion donnent des ailes, assurent d’être tout simplement, bien vivant.
Le feu sacré est également une métaphore pour désigner l’amour, qui brûle, consume les corps et les âmes, comme en témoigne cette spectaculaire toile d’Henri Martin figurant la descente aux enfers d’un couple d’amants décrite par Dante.
L’articulation de l’art et de l’engagement se pose évidemment et se joue à plusieurs niveaux.
Par le choix même d’être artiste, avec ce que cela suppose de prise de risque et de précarité sociale et économique. De part ces choix, l’artiste affirme déjà son positionnement politique dans la société. Les œuvres bien sûr proposent par la singularité de leurs formes et de leur propos, des regards inédits et différents sur le monde et les questions de société. Elles interrogent, critiquent, parfois dénoncent. L’art nous aide à comprendre l’environnement dans lequel nous évoluons. Il laisse rarement indifférent, souvent il dérange, parfois il touche. Comme le montre les œuvres réunies à l’occasion de cette exposition, que la dimension politique soit plus au moins explicite, plus ou moins frontale, l’art a un impact émotionnel et intellectuel sur le public.
Face aux armes nous ne pouvons pas grand-chose si ce n’est cultiver avec ardeur ce qui fonde l’humaine condition, ce feu sacré qui se communique entre autres par l’art et l’imaginaire, pour en finir avec la fin du monde.
Céline Mélissent
Responsable de la programmation hors les murs
Peinture à la une : Henri Martin, Paolo Malatesta et Francesca da Rimini aux Enfers (détail), musée des Beaux-Arts de Carcassonne. © RMN
— Musée des Beaux-Arts
15, boulevard Camille-Pelletan à Carcassonne
Tél. 04 68 77 73 70
Ouvert du mardi au samedi de 9h45 à 12h30 et de 13h30 à 18h15
Ouvert le premier dimanche du mois de 14h00 à 17h00
© 2024 Frac Occitanie Montpellier | Mentions légales | Politique de confidentialité | Gestion des cookies