Animalité

Cette exposition vient remettre en cause le concept d’animalité, relatif au caractère propre à l’animal et à la partie animale de l’homme. Au-delà de la traditionnelle vision dualiste occidentale, d’une différence radicale entre les espèces, la recherche a mis en évidence que tout ce que nous croyons spécifique de l’humanité est en réalité à l’état de prémices chez l’animal.

« L’animal a donc le privilège d’être, dans l’évolution de l’univers, celui qui met l’homme au monde, le palier qui précède l’émergence de cet animal atypique, l’être humain (nous-mêmes) dans la spécificité de sa culture et dans son pouvoir gigantesque de modifier son environnement proche. Dans l’articulation de la complexité, l’animal est le chaînon nécessaire qui précède l’homme. L’humanité n’existe que par l’animalité. Dans un modèle d’évolution matérialiste de l’univers, qui est celui de la science, l’animalité a donc une place qui nous concerne au plus haut point, puisqu’elle est fondamentalement la matrice même de notre être »*.

S’il fallait encore le démontrer la séparation de l’humanité d’avec l’animalité n’a pas de sens. L’anthropocentrisme découle de préjugés qu’il convient urgemment de déconstruire pour le respect des êtres vivants dans leur ensemble et par là-même, de nous-mêmes.

*Citation de Georges Chapouthier, L’animalité, parue dans la Revue philosophique n°3 en 2004