Comme chaque année, les Frac mettent en valeur leurs collections, programmations et activités respectives lors d’un week-end qui leur est dédié sous le titre « Wefrac ». Marqué par une programmation dense et festive, le Wefrac donne aux publics l’occasion de (re)découvrir les collections régionales.
Le Frac Occitanie Montpellier consacre l’événement en grande partie à l’exposition Mille Projectiles d’Anna Solal présentée dans sa galerie 4 rue Rambaud à Montpellier, en invitant des autrices et auteurs de poésies ou de romans – Liliane Giraudon, Alix Prada et Théo Robine-Langlois –, un chercheur sur les cultures alternatives – Nicolas Ballet –, mais aussi les artistes-chorégraphes Dagô R. et Marion Storm issu·es du master exerce d’ICI-Centre chorégraphique national de Montpellier Occitanie, une musicienne – Luna Maria Cedron – Fiesta en el Vacio –, et la galerie expérimentale ((le sOn 7)), co-fondée par Carolina Podestá et Andy Footner, pour une programmation sonore. Toutes et tous proposent des créations ou des échanges en écho à l’univers esthétique d’Anna Solal.
— Samedi 16 novembre
15h00 : visite de l’exposition Mille Projectiles par Anna Solal avec interprétation en langue des signes française (LSF)
16h00 : rencontre/lectures entre Liliane Giraudon, Alix Prada et Nicolas Ballet
18h00 : programmation sonore et acoustique proposée par ((le sOn 7))
20h00 : dégustation de tielles de Sète, de fougasses d’Aigues-Mortes, de vins des Terrasses du Larzac (Domaine du Pas de l’Escalette) et de jus de fruits du Roussillon
— Dimanche 17 novembre
14h30 : performance de Dagô R.
15h30 : performance de Marion Storm
17h00 : concert de Luna Maria Cedron – Fiesta en el Vacio
18h00 : programmation sonore proposée par ((le sOn 7))
— Mardi 19 novembre
18h30 : rencontre/lectures entre Théo Robine-Langlois, Anna Solal et Éric Mangion
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Les invité·es d’Anna Solal
Alix Prada est née en 1993. Elle vit et travaille en Île-de-France dans le domaine des archives cinématographiques. Depuis 2019, elle tente de placer la mémoire au centre d’une démarche d’écriture ou de création musicale, le plus souvent en résonance avec les œuvres de l’artiste Anna Solal. En 2021, elle publie avec cette dernière le récit l’Enfant-Chiffre. Elle travaille actuellement autour de l’écriture de fragments poétiques.
Docteur en histoire de l’art et attaché de conservation au Centre Pompidou, Nicolas Ballet consacre ses recherches aux cultures visuelles alternatives, à l’art expérimental, aux sound studies et aux avant-gardes artistiques. Il enseigne l’histoire de l’art contemporain et explore dans ses textes les apports visuels et sonores des contre-cultures et des pratiques artistiques expérimentales. Il est l’auteur de Shock Factory. Culture visuelle des musiques industrielles (Les presses du réel, 2023), de deux livres sur Genesis P-Orridge et a notamment publié dans Les Cahiers du Mnam, Octopus Notes, Marges, Optical Sound, dans les Cahiers du CAP et Histo.art aux Éditions de la Sorbonne, ainsi que dans des ouvrages consacrés aux œuvres de Nigel Ayers, Zoe Dewitt et The Rita. Il a récemment été le commissaire de l’exposition « Who You Staring At? Culture visuelle de la scène no wave des années 1970 et 1980 » (Centre Pompidou, 2023) et a conçu le programme « Sound Art Live » ainsi que le salon d’écoute de l’exposition « I Never Dream Otherwise than Awake: Journeys in Sound » (Centre Pompidou × West Bund Museum Project, Shanghai, 2024). Il mène actuellement un projet de recherche sur les perspectives pro-sexe en art des années 1960 à nos jours.
Née en 1946, Liliane Giraudon vit à Marseille. Son travail d’écriture, situé entre prose (la prose n’existe pas) et poème (un poème n’est jamais seul) semble une traversée des genres. Entre ce qu’elle nomme « littérature de combat » et « littérature de poubelle », ses livres, publiés pour l’essentiel aux éditions P.O.L dressent un spectre accidenté. À son travail de « revuiste » (Banana Split, Action Poétique, If, La gazette des jockeys camouflés, Kes kiels foutent) s’ajoute une pratique de la « lecture plateau » et du dessin. Livres d’artiste, expositions, ateliers de traduction, vidéo, théâtre, radio…).
Publications récentes : La Frère du sœur, éd. Salon du Salon, 2022 ; Le Mégot de Jocaste, éd. La baie des singes, 2022 ; Une femme morte n’écrit pas, éd. Al Dante – Les Presses du réel, 2023 ; La Jument de Troie, éd. P.O.L, 2023.
L’écriture de Théo Robine-Langlois dérive depuis le 91 des années 90. En jouant avec différents genres, langages et dysfonctionnements, ses textes tentent de desserrer l’emprise des fictions subies au quotidien. Ils sont aidés dans cette quête par des collisions entre les images et les mots ; par l’amour des objets, des plantes, des nuages et des Ms.
La pratique de Théo Robine-Langlois circule au travers de lectures, d’objets imprimés, d’expositions, de chansons, de livres audio, de vidéos et sur les blogs demainjarretepas.net et dontforgetyourbodyinthebubble.net. Il a publié […] aux éditions Nous en 2016, Le Gabion aux éditions After 8 Books en 2021, présomption de salariat aux presses séparées de Marseille en 2022, Journal Municipal aux éditions les petits matins en 2024 et Le Plaisir d’un casse… (2023) et Secrèt (2024) aux éditions Dépense Défensive. Il a réalisé le vinyle c’est toujours beau un nuage au pire c’est chiant édité par *Duuu en 2019.
((le sOn 7)) est une galerie d’art sonore basée à Capestang dans l’Hérault fondée en 2021 par Carolina Podestá (Argentine) et Andy Footner (Grande-Bretagne) qui a exposé ces derniers mois à New York, Londres, Paris, Madrid et Buenos Aires. Elle représente à ce jour des œuvres de 29 artistes issus de nationalités fort différentes.
En écho au paysage visuel et mental d’Anna Solal, ((le sOn 7)) propose une séance d’écoute collective et acoustique de 90 minutes avec les œuvres de Fari Bradley (Iran/Inde), Beatriz Ferreyra (France/Argentine), Matthew Herbert (Grande-Bretagne), KMRU (Kenya), Abdullah Miniawy (Égypte), Emeka Ogboh (Nigéria) et Talvin Singh (Grande-Bretagne/Inde). Ces œuvres incarnent tour à tour les relations entre les mondes naturel, animal et humain, la virtualité de la réalité, et le poids des mots sous influence littéraire.
Luna Maria Cedron – Fiesta en el Vacio
experimental / avant-pop flamenco / reggaeton / voices, guitar & modular sounds
Fiesta en el vacío, c’est le titre d’un poème d’Alejandra Pizarnik, et aussi le nom du projet solo de l’artiste franco-argentine Luna María Cedrón. La musique de Luna Maria Cedrón entremêle ses influences variées issues des musiques d’Amérique du Sud et d’Espagne à une proposition expérimentale : guitare acoustique, rythmiques minimales, samples bruitistes, l’ensemble est dépouillé et laisse beaucoup de place au chant. Un premier album est sorti sur le label Simple Music Experience et un deuxième sur Teenage Menopause Records.
Luna Maria Cedrón convoque nombre de musicalités latines qui font son parcours : le flamenco, les ballades populaires du Venezuela croisent ici les nouvelles musiques urbaines : rythmiques reggaeton et instrumentaux électroniques affûtés. Sur ces instrumentaux mixtes, elle dépose des poèmes et textes sans concession, sur les luttes féministes, et le combat de sa propre émancipation.
Initié en 2011, en partenariat avec l’université Paul-Valéry Montpellier 3, le master exerce de l’Institut Chorégraphique International – CCN Montpellier Occitanie Pyrénées/Méditerranée, est une formation internationale accompagnant des artistes – chorégraphes, performeur·euses – auteur·es de leur projet et recherche en danse. L’investigation des manières de travailler en chorégraphe, en chercheur·euse, en citoyen·ne, est au cœur du master qui invite tout autant à élargir le périmètre du chorégraphique qu’à poursuivre le rapprochement entre processus artistiques et méthodologies de recherche.
Dagô R. est un performeur et chorégraphe brésilien dont la pratique chorégraphique indisciplinée se manifeste à travers de multiples médiums. Au centre de ses créations il y a l’articulation des affects liés à l’identité et à l’altérité, à la vulnérabilité et à la violence, y investissant le corps comme une entité qui relie l’intime et le collectif, le visible et l’invisible. Pour ce faire, il se concentre actuellement sur ce qu’il appelle des « chorégraphies voyantes », croisant image – imagination – imaginaire en tant qu’outil à la fois chorégraphique, poétique, politique, philosophique et magique. Dans sa démarche, Dagô R. navigue entre le mouvement et l’improvisation, le dessin et le collage, la fabrication de mots et de petits objets-rituels. Il considère ses processus de création et d’expérimentation comme une sorte de maison-temple-jardin pour abriter et habiter son corps, un territoire d’appartenance incarné et changeant.
Dagô R. est actuellement artiste-étudiant-chercheur au sein du master exerce. Il a suivi le PACAP5 – Programme avancé de création en arts performatifs dirigé par João Fiadeiro (Fórum Dança, Lisbonne). Il est titulaire d’un master en Création artistique, parcours Arts de la scène (MaCI-UGA, Grenoble), où il s’est concentré sur sa pratique chorégraphique à travers la modalité de recherche en création (practice-based-research). Titulaire d’une licence en Arts visuels, il s’est spécialisé en dessin et performance (Institut des Arts, UnB, Brésil), avec une période d’études en Scénographie (ULisboa, Lisbonne).
Marion Storm est une artiste-chorégraphe étatsunienne qui explore la façon dont nous nous rassemblons. Pour chaque geste performatif, elle prend comme point de départ les savoirs, les histoires, les formes, les poétiques qui jouent dans chaque contexte. Storm est issue d’une tradition d’improvisation post-Judson Church et d’une composition spontanée, apprise et déployée pendant 9 ans d’expérimentations dans le milieu vif, précaire, solidaire, et inédit du downtown dance à New York. Il s’agit d’insuffler dans chaque projet de recherche/performance/rassemblement cette réactivité, cet esprit d’improvisation, et le fait que chaque rencontre est the real thing. De sorte que des improvisations tressent avec des protocoles chorégraphiques et nous amènent quelque part ensemble… Marion Storm, verseau, vient de Californie, Arizona, Virginie, et New York et co-dirige Plateforme LAB-L à Montpellier. La performance qu’elle proposera au Frac est réalisée en complicité avec Daniel Lühmann et Myrto.
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