Ils sont collégiens et lycéens : pour vous, ils ont imaginé, écrit, lu et enregistré des textes courts inspirés des œuvres de la collection. En déambulant devant ces œuvres exposées au Frac, ou bien dans le tram ou à la maison, découvrez la collection autrement.
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Regardez cet homme qui passe la serpillère. Est-ce qu’on peut vraiment parler d’un homme ? Est-ce que vous pouvez décrire les traits de son visage ? Son prénom ? Son histoire ?
Pourtant vous le voyez tous les jours. Vous ne lui avez jamais parlé mais il est tout le temps là, passant la serpillère, dans l’indifférence la plus totale.
Cet homme de par sa position d’extrême précarité, est cependant obligé d’être là. Il travaille sans relâche dans des grandes entreprises polluantes et finançant des génocides pour certaines, tout en sachant très bien qu’il alimente un système malsain et à l’opposé de ses valeurs. Mais il n’a pas le choix.
Tous ces animaux, dont les marques s’inspirent pour leur logo, vont bientôt disparaître. Et la balayeuse sait que c’est en partie de sa faute. Oui car c’était une femme. Vous l’aviez deviné ? De toute façon vous ne la regardiez pas.
Vous ne vous en souviendrez même pas de son histoire d’ailleurs, elle va se perdre dans l’infinité de souffrances que le capitalisme crée tous les jours et vous passerez à autre chose. Demain, qu’allez-vous faire ? Elle, elle sera toujours là, à passer la serpillère.
— Rémi
Étudiant en master 2 COM PAC à l’université Paul-Valéry Montpellier 3
Cette œuvre d’Anna Solal (ici une vue de détail) est présentée dans l’exposition Mille Projectiles au Frac Occitanie Montpellier (21 juin – 28 décembre 2024).
Le dessin de l’artiste associe collage, pommeau de douche, papier, papier métallisé, images imprimées, crayons de couleur, corde et colle (200 x 120,5 x 3,5 cm).
Photo Élise Ortiou Campion. © Adagp, Paris 2024
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